à hue ou à dia
Histoire de chevaux,
C’étaient de beaux et forts percherons blancs,
Chevaux de trait, puissants, abattant du labeur,
Tirant toujours à hue, labourant et hersant,
Courageux au travail, y mettant tout leur cœur.
Si quelques uns d’entre eux, une minorité,
Tiraient souvent à dia, par leur tempérament,
Ils se trouvaient bien sûr moqués, même snobés,
Par les autres, ravis d’être plus compétents.
Depuis longtemps déjà, tous traînent carrioles,
Promenant des touristes dans les beaux chemins creux,
Plus de travaux des champs, de la simple bricole,
Ils sont tout ramollis, ils ne sont plus des dieux.
Ils raillaient autrefois, les rares chevaux de selle,
Que de riches éleveurs avaient fait amenés,
Alezans, lipizzans, arabes, autres haridelles,
Venus de différents cieux, de lointaines contrées.
Ceux-ci se sont multipliés, très vite, hélas,
Ils broutent beaucoup trop d’herbe, cela à leur insu,
Renvoyons les prestement, pour avoir plus de place,
Au pays d’origine dont ils sont tous issus.
Gardez-vous cependant, cela ne vous déplaise,
Qu’à vouloir au pays, une unique couleur,
Nous nous retrouvions seuls, et aussi mal à l’aise,
Déclinant et perdant le sens de nos valeurs.
R. GAILLARD
Février 2012